La ville pas à pas

Places & esplanades,« esplatanades »: Enjeux symboliques et identitaires 

La place publique constitue fréquemment le coeur du village, de la ville ou du quartier. 
Elle est, par essence, un espace de convivialité et d’usage piéton : lieu de rencontre, d’animation, de jeux, de promenade, et même souvent de commémoration. Généralement structurée par un bâti périphérique, elle peut être plus ouverte et s’accrocher à un bâtiment emblématique : mairie, arènes, église, … 
Spontanément, par son organisation et l’ambiance qu’elle dégage, la place révèle l’histoire et l’identité du village, l’esprit du quartier. 
Elle recouvre fréquemment plusieurs usages : le marché s’y substitue aujourd’hui à l’ancienne foire aux bestiaux, la fête s'y implante, ainsi que les jeux de boule, le fronton parfois, les brocantes et manifestations exceptionnelles… 
Cette polyvalence en fait toute la richesse et la complexité, et renforce son statut public. 
 

L’espace du piéton 

Au fil du temps, avec la fréquentation automobile, les places publiques ont été malmenées au détriment d’un usage piétonnier, convivial. 
L’accessibilité et l’agrément s’en trouvent diminués, et l’insécurité augmentée : le stationnement des véhicules envahit l’espace, les arbres sont supprimés ou dépérissent, grignotés par le bitume, le mobilier urbain n’est plus à l’échelle du piéton, l’organisation de la place publique se fait plus confuse. 
Retrouver la qualité et le statut public de la place impose de rappeler à l’automobiliste qu’il n’en est pas l’usager, ou tout au moins pas l’usager prioritaire : choix de revêtements de sols non bitumineux, création de zone 30, candélabres de taille réduite, suppression des îlots directionnels, ... 
La fréquentation piétonne doit être privilégiée : aménagement d’espaces de repos et de jeux, à l’ombre de végétaux caducs, continuité, sécurité et accessi-bilité à toutes formes de handicaps, soin apporté au traitement des limites au sol et des surfaces de transition. 
 
 

L’image de la place publique 

Renforcer le statut public et emblématique de la place demande souvent d’accompagner les aménagements urbains par un traitement des façades périphériques. Pour en assurer la continuité, il faut parfois combler des dents creuses, ou mettre en place des dispositifs qui engagent les propriétaires à une harmonisation des couleurs, des enduits, des menuiseries : procédures d’OPAH, plan de ravalement des façades, assistance conseil aux particuliers. 

 

Les voies principales, les avenues: des axes structurants 

Les voies principales assurent la desserte des différents quartiers et permettent les échanges. Le trafic y est dense. Sans traitement spécifique, la sécurité et le confort des cyclistes et piétons y sont compromis. Encore parfois, des alignements superbes démontrent qu’on leur a apporté par le passé un soin particulier, et témoignent du souci d’organiser la ville en axes structurants. 
Préserver ou reconquérir cette urbanité est d’autant plus nécessaire que l’urbanisation ou la densité finit toujours par transformer nos voies périphériques en boulevards urbains. 
 
Simplicité, continuité, confort 

Le traitement d’une voie de contournement de bourg, d’une avenue, d’une allée représente toujours un coût d’aménagement substantiel, proportionnel au linéaire de voirie concerné. Plus le vocabulaire d’aménagement est mesuré, plus il sera reproductible dans le temps pour préserver les continuités nécessaires. 

Autant rester dans une organisation spatiale conventionnelle, où la voirie, les luminaires routiers, le mobilier et la signalisation se limiteront au strict nécessaire. En général le projet ne nécessite ni fleurissement pompeux, ni jardinières, ni arbres d’ornement exotiques ou architecturés. L’ombrage des arbres et l’éclairage des candélabres seront plus utiles au cheminement des piétons qu’au confort des véhicules. 

 

 

 

Les rues & ruelles des centres-bourgs 

L’impératif de l’accessibilité 
Rues et ruelles des centres-bourgs sont par nature la révélation de l’histoire de la ville, et leur traitement rend compte des différentes stratifications de l’histoire. D’usage, de nature, d’emprise, et d’ambiances très diverses, elles ont malheureusement été souvent accaparées par le trafic et le stationnement routiers. L’enjeu actuel est de leur redonner une dimension sensible, piétonne, avec, à l’esprit, l’impératif de l’accessibilité. 
Contenir la circulation 
Dans les rues commerçantes, l’enjeu relève plus de la piétonisation que de la circulation proprement-dite. Limiter la circulation est souvent un atout pour la fréquentation des magasins.