Interfaces & clôtures

La recherche d’économie d’espace et d’évolutivité conduit à reconsidérer l’implantation du bâti dans la parcelle. Plus proche des limites et de l’alignement, il évite les espaces résiduels inutilisables, et dégage un plus grand espace à l’arrière.
 
 
 

 

L’ambiance de la rue, enjeu d’image pour le quartier

L’articulation des façades bâties et des jardins crée l’atmosphère et l’hospitalité de la rue et de la parcelle. En alternant avec de légers retraits, un alignement discontinu permet par exemple de varier le front bâti des bourgs et des quartiers denses, tout en conservant un bon ensoleillement des habitations.
 
 

 

La règle est un outil de création et d’aménagement

La règle d’urbanisme a pour objet de préserver l’intérêt public, de protéger des dérives d’autrui, de coordonner les aménagements individuels, … Elle peut être complétée par une pédagogie de l’aménagement à destination des particuliers.
Hauteur et distances de la limite séparative des clôtures, haies, arbres, peuvent faire l’objet d’un règlement particulier (PLU, ou lotissement). Par exemple, la plantation d’arbres d’ombrage dans la haie privée côté rue, permet de donner une qualité d’ambiance à des voies résidentielles dont les emprises sont insuffisantes pour permettre la plantation d’arbres. Pour produire l’effet souhaité, ce type de dispositif doit faire l’objet d’une communication illustrée auprès des usagers.
 
 

 

Haies : protection ou enfermement ?

En limite de parcelle, le Code civil limite la hauteur des haies à 2 m. Il a un caractère supplétif, et ne s’applique qu’en l’absence d’usages locaux ou de règlements spécifiques.
Si l’on peut parfaitement comprendre la règle aux abords de voies de circulation importantes, ou encore entre les parcelles privées, elle semble exagérée vis-à-vis du domaine public dans les quartiers pavillonnaires. En ajoutant que les haies non taillées, souvent persistantes, dépassent rapidement la hauteur prescrite, le résultat aboutit à un cloisonnement des vues, diminuant la lumière d’hiver en intérieur, tout en constituant une fausse impression de sécurité puisque les cambrioleurs sont ainsi à l’abri des regards ... La nécessité d’intimité ne s’attache qu’à certains espaces ou pièces de la maison (terrasse, séjour, chambres, ...) ; elle peut souvent être réglée par de simples rideaux translucides en intérieur, ou par un cloisonnement végétal caduc.
La peur obsessionnelle du regard de l’autre autour du jardin conduit à des rues-couloirs fermées et inhospitalières, qui ne plaisent finalement à personne, et vont à l’encontre des efforts que font les collectivités pour construire le lien social ou soutenir les solidarités de quartier.
 

 

S’engager pour l’image du quartier

Dans les nouveaux lotissements, un travail de conception approfondi est nécessaire pour éviter les co-visibilités et équilibrer les rapports de vue, de lumière et d’occultation. Dans certains lotissements, les collectivités et promoteurs n’hésitent pas à limiter, sur rue, les clôtures bâties à 1m - 1m20, et les haies à 1m50.
Dans l’ensemble des quartiers, anciens et nouveaux, des actions spécifiques peuvent forcer chacun à ne pas détériorer, sinon à embellir l’image de la rue : avec un peu de pédagogie, associée, s’il le faut, à des dispositions restrictives dans le PLU (ex. murs maçonnés contenus à max. 1,70 m), ou à un suivi, par la police municipale, des règles édictées pour le bien-être collectif (taille des végétaux, respect des dispositions du PLU sur les haies et clôtures, ...).
 
 

Retrait du portail et cour d’accueil

Le retrait du portail permet l’arrêt de véhicules, voire le stationnement de courte durée (places «de midi»). Il peut être articulé avec un dispositif d’insertion des containers poubelles.
Le garage ou la maison, implantés en retrait de 5 à 7 m de la limite sur rue, peut créer une petite cour d’accueil, à planter en périphérie. Elle permettra le stationnement de 1 à 2 véhicules, voire plus si le concepteur du lotissement a choisi de regrouper 2 accès.
 
 
 

 

 

Des registres locaux de clôtures

La palette des haies, clôtures et portails est variée dans les landes, mais méconnue. Le choix dépend du contexte dans lequel s’insère la construction, il contribue à l’appartenance et à l’identité du territoire.
Selon le secteur, il existe un registre varié de clôtures locales :
 
  • «barradeau» planté d’une haie champêtre, et doublé d’un fossé ;
  • piquets d’acacia ou de châtaignier, écorcés ou non, avec grillage galva à maille carrée («à moutons») ;
  • clôtures en bois à lattes verticales, ou ganivelles de châtaignier, ou à madriers horizontaux ;
  • murets enduits avec piliers en pierre de taille ;
  • murets bas avec chapeautage de tuiles des lotissements balnéaires basco-landais (Hossegor).
  • Clôtures, haies, et pieds de bâtis peuvent être bordés, notamment côté rue, d’une bande plantée de vivaces (Iris, Bergenias, soucis, …), voire d’arbustes (Hortensias, …).

 

Composer des haies vives

Le registre traditionnel des haies est basé sur la gamme champêtre, bocagère, libre ou taillée, à 1,2, ou 3 strates, majoritairement à feuillage caduc. Dans les bourgs, d’autres arbustes sont cultivés, pour certains depuis un millénaire, d’autres depuis le XIXe. Les haies persistantes de supermarché, dont le plus banal représentant est le Cupressocyparis leylandi, présentent des avatars : allergies au pollen, misère biologique, perte de lumière en hiver, fermeture et assombrissement de l’espace, … Les modes arbustives actuelles, juxtaposant des couleurs vives sans association visuelle, poursuivent malheureusement trop souvent la logique du cloisonnement pavillonnaire.
 
 
 
 

L’airial landais

L’airial, spécificité des landes forestières, est connu pour ne pas être entouré de haies sur la limite séparative. Néanmoins, des barradeaux pouvaient le séparer des parcelles de pignadas. Si on veut lui conserver son caractère authentique et emblématique, le paysage ouvert de l’airial est peu compatible avec le cloisonnement visuel systématique des quartiers pavillonnaires.
A l’intérieur, seules certaines portions peuvent être ceintes de clôtures en bois (potagers), et l’on peut aujourd’hui s’en inspirer pour la sécurité des piscines. Côté extérieur, des clôtures en piquets d’acacia et grillage galvanisé permettre de clore l’espace sans nuire à sa transparence.